Des formes volcaniques exceptionnelles, le plus grand glacier d'Europe, des rivières infranchissables, des oiseaux par millions et des paysages époustouflants font de l'Islande une destination unique pour les amateurs de grands espaces vierges. Ici, le randonneur à pied, à skis ou en vélo devra s'orienter, posséder une bonne tente, quelques vivres et ne craindre ni le vent, ni la pluie. L'Islande lui apportera alors des moments de bonheur et des plaisirs esthétiques exceptionnels car elle est, tout simplement, unique au monde.
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Landmannalaugar
Le lac de Langisjor. Au fond, la calotte glaciaire du Vatnajokul.
L'avion nous dépose avec nos VTT à l'aéroport de Keflavik le 15 juillet. La route qui conduit à Reykjavik au milieu d'un paysage noir, en longeant une mer noire, sous un ciel noir, met vite dans l'ambiance islandaise. Après trois jours passés à Reykjavik pour préparer les vélos, acheter des vivres et les conditionner, nous sommes prêts. La première partie de notre périple consiste à traverser l'Islande entre Vik sur la côte sud, et Husavik sur la côte nord, à 650km. La seconde partie sera consacrée à une randonnée pédestre à travers le Hornstrandir et le nord-ouest de l'île avant de revenir à Reykjavik en visitant les grandes falaises à oiseaux de Latrabjarg.
Le Carnet de Route
Au départ de la traversée, près de Vik, sur la côte sud de l'Islande.
19 au 21 juillet – Le plateau d'Eldgjá et le lac Langisjór
Le 19 juillet au matin, le bus qui suit la côte sud sur la route n°1 nous laisse au carrefour de la route 208, un peu à l'est de Myrdalsjökull. Au début de l'après-midi, avec des vivres pour 3 semaines, une tente, deux vélos et un moral bien trempé, les premiers coups de pédale sont donnés pour une courte étape de mise en jambes et de réglage du matériel. Le montage de la tente et le dîner terminés, nous sombrons dans un sommeil profond durant douze heures. Le lendemain est la première vraie journée de vélo; il fait beau, le paysage est grandiose et la piste facile malgré une crevaison qui nous retarde un peu.
En ce début de traversée, les vélos sont lourds et nous peinons pour gravir la longue côte conduisant au plateau d'Eldgjá où le camp est dressé. Le 21 juillet, le beau temps se maintient et les sacoches restent au camp tandis que nous prenons la direction du Vatnajökull. La piste est bonne, les vélos légers, les gués faciles et nous allons jusqu'au lac Langisjór. Superbe lac d'un bleu intense dominé par le Vatnajökull. Longue séance photo et agréable retour au camp du plateau d'Eldgjá.
Paysage sur la route avant Landmannalaugar
22 et 23 juillet – Landmannalaugar
La journée du lendemain nous conduit à Landmannalaugar au terme d'une très belle étape avec des paysages magnifiques et variés. La piste est assez rude car il y a de nombreuses côtes très raides suivies de descentes aussi raides, avec des gués humides. Landmannalaugar est situé dans une réserve où le camping sauvage est interdit; la tente est installée sur le terrain officiel. Il y a beaucoup de monde ici, dont de nombreux cyclistes, mais l'endroit reste sympathique avec la traditionnelle baignade dans la rivière d'eau chaude.
Landmannalaugar
En début de soirée, une Jeep amène des truites, du beurre, du pain et des poissons fumés pour les campeurs qui font un vrai festin tous ensemble! Après une matinée de balade autour de Landmannalaugar, nous repartons vers le nord. On quitte la zone protégée après une dizaine de kilomètres et la piste devient pénible car le sol est couvert d'une cendre volcanique noire empêchant les vélos de rouler. Camp à côté d'une cabane en pierres, près de la rivière Tungnaa.
Sur une coulée de lave de 1981
24 au 26 juillet – Le lac Pórisvatn et le Hofsjökull
La tempête se lève dans la soirée et, la nuit suivante, nous devons sortir pour consolider l'arrimage de la tente. Au petit matin, le vent ne faiblit pas et la tente est transportée dans la cabane en pierres voisine, à l'abri du vent. Sans avoir vraiment essayé, il nous semble impossible de pédaler avec un vent pareil. Journée de repos dans la cabane, promenade le long de la rivière et photos des canards qui remontent le courant, tandis que le vent se calme dans la soirée. Le 25 juillet, départ sur une piste facile malgré quelques passages en graviers ou en tôle ondulée.
Le paysage est sinistre: laves et cendres sombres, ciel très gris qui finira par nous obliger à mettre les cirés, puis à monter la tente pour déguster notre saucisson à l'abri. Par beau temps, la vue sur le Pórisvatn doit être superbe. Une éclaircie nous permet de repartir et le camp est monté après une étape de 50km. Le jour suivant, le départ est assez lent car le temps médiocre incite à dormir. Par la suite, nous pédalons entre les gouttes et contre le vent jusqu'à la station-service de Versalir. Agréable et sympathique pause café-gâteau à Versalir où nous rachetons un litre d'essence pour le réchaud. Il fait maintenant assez beau mais la piste est fatigante avec des cailloux et de la tôle ondulée. Après un gué mouillé suivi d'une crevaison, la tente est dressée en face du Hofsjökull avec une vue superbe.
Un gué mouillé...
Vers Askja
27 au 30 juillet – Les steppes de la soif
Le 27 juillet, deux gués assez sérieux sont franchis avant d'atteindre l'embranchement de la piste d'Askja, où un panneau indique que la caldera est à 120km. On y va mais, après 6km, le vent nous oblige à camper. Au matin suivant, il y a toujours beaucoup de vent mais aujourd'hui, pleins d'énergie, nous décidons de partir. Après avoir réparé une nouvelle crevaison, toujours sur la même roue, trois gués sont franchis dont un avec pas mal de courant. Le vent faiblit et la suite de la journée se déroule dans une immense coulée de lave qui semble assez récente. Le 29 juillet fut une rude journée. Deux gués, une crevaison, trois heures de vélo sous la pluie, et surtout, pas d'eau.
Au passage du second gué, nous négligeons de faire le plein d'eau de nos bidons, pensant que nous en trouverions plus loin car, en Islande croyons-nous, il y a de l'eau partout. Nous roulons sur une piste sableuse dans un décor de lave hallucinant.
Il pleut, mais le sol est une véritable éponge et il n'y a plus une goutte d'eau. La rivière indiquée sur la carte est sèche. Nous avançons très lentement, à cause du sable et des cendres, et à 23h, nous sommes encore loin des petits lacs qui entourent la caldera d'Askja. Les sommets sont enneigés et le froid est vif. Le camp est sans eau, et le dîner consiste à mâcher une pincée de fruits secs dans les sacs de couchage. Le 30 juillet, pluie et vent glacial.
Il pleut mais tout est sec.
Laves récentes
Il nous faut absolument partir d'ici car, sans eau, nous n'irons pas loin. Après trois abricots secs, nous partons en direction du lac Dyngjuvatn situé peu avant Askja. La progression est très lente dans le sable et les cendres, avec un violent vent de face.
La faim, et surtout la soif, augmentent la fatigue et nous n'atteignons Dyngjuvatn que vers 20h, complètement épuisés. Nous venons de mesurer à quel point le manque d'eau conduit à un épuisement rapide. Désormais, nos bidons seront remplis à chaque ruisseau. Après avoir bu abondamment, la nuit fut longue dans les duvets.
31 juillet et 1er août - La caldera d'Askja
Le dernier jour de juillet, le vent a faibli mais nous sommes encore fatigués par les deux dernières étapes. Le camp, installé sur un immense champ de gravier noir, est sinistre. La journée se passe en séchage de la tente et des matelas, en réglage d'un dérailleur et démontage du pneu neuf installé à la hâte avant-hier. En soirée, belle vue sur le Vatnajökull et le Her∂ubrei∂.
Le camp de la soif au bord du lac Dyngjuvatn
La journée du 1er août qui suivit fut grandiose. Malgré un ciel toujours bien gris avec quelques averses en matinée, nous partons planter la tente sur le camping d'Askja. Il y a évidemment un peu de monde au camping d'Askja, car le site est très connu, et nous aurions mieux fait de camper un peu avant. Très agréable fin de journée passée à visiter la grande caldera d'Askja. Superbe. Après être monté au-dessus du camping pendant 6km, nous pédalons dans la caldera. Un grand souvenir.
Béatrice pédale entre la caldera d'Askja (en haut) et le lac Viti (en bas)
Dans la caldera d'Askja
Un groupe de Suisses parvient à convaincre Béatrice de les rejoindre pour nager dans le lac Viti. Quelle idée folle ! Elle fait les 200m règlementaires dans une eau à plus de 30°C et dégage ensuite une forte odeur d'acide chlorhydrique pendant plusieurs jours.
2 au 4 août – Her∂ubrei∂
Le 2 août, départ d'Askja sous une petite pluie. La piste est bonne, rapide, et nous rejoignons la rivière Jokulsaafjollum à l'entrée de la zone protégée d'Her∂ubrei∂ où s'achève la journée. Le lendemain, il y a toujours du vent mais aujourd'hui, pour la première fois depuis le départ de Vik, il vient du sud et nous pousse. Nous arrivons rapidement au camping-refuge de la réserve d'Her∂ubrei∂ où nous laissons les vélos pour une petite balade à pied. Nombreux oiseaux et diverses fleurs, dont une orchidée assez inattendue ici.
Nous quittons Her∂ubrei∂ pour une journée fatigante à cause du vent, des graviers et de la tôle ondulée. Moment d'émotion en fin de journée en retrouvant la route n°1 quittée le jour du départ de la côte sud. Nous avons bien traversé la grande île !
Traversée de rivière près de Herdubreid
Dettifoss
5 et 6 août - Dettifoss
Le lundi 5 août est un jour férié en Islande. C'est la fête des commerçants qui est célébrée le premier lundi du mois d'août. Le vent violent, accompagné d'une pluie battante, nous maintient dans les duvets. Malgré ce temps exécrable, il y a beaucoup de circulation sur la route entre Grimstunga et Dettifoss à cause du jour férié. Le lendemain, le temps est correct, le trafic presque nul et le site de Dettifoss est rapidement atteint. Promenade, photos, la cascade est impressionnante et le canyon grandiose. Continuant à descendre la vallée de la Jokulsaafjollum, on rejoint la station-service d'Asbyrgi. Là, nous faisons quelques courses en dévorant d'énormes glaces et en goûtant au délice de se laver les mains à l'eau chaude. Par crainte de ne plus trouver d'eau avant longtemps, le camping d'Asbyrgi, luxueux mais très cher, remplacera la tente pour une nuit.
7 au 11 août - Husavik, Akureyri et Isafjordur
Le 7 août, l'arrivée à Husavik marque la fin de la traversée sud-nord de l'Islande. Route facile le long de la côte nord avec de très belles vues sur la mer. A Hallbjarnarstadir, 14Km avant Husavik, se trouve un petit musée sur les fossiles de la péninsule de Tjörnes. Peu de choses, mais bien présentées, avec une belle carte géologique de l'Islande. Arrivée en début de soirée à Husavik après une excellente étape de 75km. Arrêt à l'épicerie, retrait d'argent avec Visa, tout fonctionne et tout est facile. Camping au bord de la mer, à la sortie de la ville.
Husavik
Après une très agréable visite d'Husavik, un bus nous conduit avec les vélos à Akureyri, principale ville du nord de l'Islande où la nuit se passe dans un confortable camping. Le 9 août, une longue journée de bus nous permet de rejoindre Isafjordur, à plus de 500km d'Akureyri. L'Islande est une grande île, la route suit la côte découpée par des fjords profonds et les distances sont souvent importantes. Arrivés dans la soirée à Isafjordur, les vélos et les sacs sont posés sur le camping du centre ville qui utilise les sanitaires et l'eau chaude de l'école voisine, fermée pendant l'été. Après deux jours passés à Isafjordur, courses alimentaires, musée, balade en vélo, nous sommes prêts à partir pour une petite randonnée dans le Hornstrandir.
12 au 16 août - Le Hornstrandir
Les vélos et les sacoches sont déposés au camping, et le 12 août à 8h du matin, nous embarquons à bord du ferry «Fagranes». Superbe balade jusque dans la baie de Hornvik située à l'extrémité nord du Hornstrandir où, vers 13h, le zodiac du bord nous débarque sur une plage déserte. Ce ferry fait le tour du Hornstrandir et du fjord d'Isafjordur où se trouvent un certain nombre de petits embarcadères. Si quelqu'un attend sur un embarcadère en faisant signe, le ferry s'arrête !
Il fait à peu près beau, le paysage est superbe et c'est le départ vers le sud avec la tente et quelques vivres. La traversée du Höfnaros se passe assez bien, pieds nus dans le sable avec de l'eau aux genoux. Flânerie le long des célèbres falaises du Hornbjarg.
Les falaises du Hornstrandir
La côte du Hornstrandir.
Un phoque se prélasse et se laisse approcher de près, un cormoran sèche ses ailes sans s'occuper de nous et les renards poursuivent leur carnage sur les goélands sans s'inquiéter de notre présence.
Les parents sont assez craintifs mais les trois jeunes renardeaux, très curieux, viennent récupérer le cadavre d'un goéland tout près de la tente. Fabuleuse journée.
Le lendemain, le temps est gris et un épais brouillard nous oblige à consulter la boussole assez souvent, par chance, il ne pleut pas. Magnifique balade qui se termine dans la baie de Bar∂svik où le camp est installé sur une banquette dominant un vaste marécage. Le 14 août fut une journée mémorable avec un vrai grand beau temps, incroyable !
Après avoir franchi la Skar∂sfjall par un col facile et évident, on descend dans le cirque de Bolungarvik avant de traverser le col qui permet de rejoindre la baie de Hrafnfjör∂ur. Nous surprenons un groupe de 16 cygnes sauvages qui s'éloignent dans le soleil couchant. Merveilleuse vision. Camp sur la rive sud de la baie, peu après l'abri d'urgence que nous visitons. Attention, ces abris ne sont pas des refuges mais vraiment des abris d'urgence, avec un radio-téléphone pour les gens en détresse qui, à l'origine, étaient des naufragés mais, aujourd'hui, sont le plus souvent des randonneurs. Après la journée de soleil, le réveil a lieu sous la pluie avec de violentes rafales de vent. La traversée du Leirufjör∂ur est une rude épreuve dans l'eau et la boue glacées dont nous sortons trempés et transis.
La vallée de la Jokulsaafjollum près de Dettifoss - 6 août 1996.
La côte du Hornstrandir
Au milieu du Leirufjör∂ur, en plein brouillard, nous ne voyons rien. Tout d'un coup, une ombre apparaît devant nous et nous distinguons deux personnes, aussi perdues que nous. Ils s'approchent. C'est un couple de Français venant du Jura qui traversent le Leirufjör∂ur en sens inverse. Les conditions ne sont guère propices à de grands échanges et leurs formes s'éloignent dans la brume. La montée suivante ne nous réchauffe guère et, sans aucun sentier, nous faisons 20km dans des blocs de pierres souvent recouverts d'une mousse qui cache les trous. Le vent forcit, il pleut et nous arrivons à l'embarcadère de Bæir vers 21h, épuisés et affamés.
Une certaine expérience du camping difficile nous permet de monter la tente malgré le vent. Le dîner a lieu dans les duvets. Le vent se calme dans la nuit et, le 16 août vers 10h, le «Fagranes» nous ramène à Isafjordur où la douche chaude fut exceptionnelle !
Les treks à travers le Hornstrandir sont splendides mais sérieux. Les sentiers sont rares et très peu fréquentés. Nombreux gués à franchir. Froid et humidité sont de rigueur, le vent glace plus qu'il ne sèche et les conditions peuvent être sévères. Il convient donc d'avoir un matériel adapté et de savoir lire une carte et une boussole (attention à la déclinaison). Noter qu'il n'y a aucun problème d'eau potable et que la connaissance de l'heure des marées peut s'avérer utile.
Paysage le long de la route de l'ouest
17 au 20 août - Le Latrabjarg
Après cette randonnée à travers le Hornstrandir, il faut envisager de revenir vers Reykjavik en visitant les falaises à oiseaux de Latrabjarg, à l'extrémité ouest de l'Islande. Quittant Isafjordur, deux jours de vélo sur la route nous conduisent donc près de Latrabjarg et la tente est dressée au bord de la mer, face au port de pêche de Patreksfjördur. Le jour suivant, une petite balade en vélo nous permet de gagner le haut des falaises. Le Latrabjarg est considéré, à juste titre, comme la plus importante falaise à oiseaux du monde. D'une longueur de 15km pour une hauteur de plus de 400m, le Latrabjarg abrite plusieurs millions d'oiseaux ! Quatre heures durant, nous marchons sur le haut des falaises, fascinés par le spectacle incessant des oiseaux partant pêcher et regagnant leur nid avec la nourriture de leurs poussins. Retour à la tente pour la nuit avant de reprendre les vélos pour rejoindre le ferry de Brjánslækur par une route facile. Il y a beaucoup de fermes au bord de la mer et le camp est installé près de l'une d'elles.
Ferme au bord de la mer en venant de Stykkishólmur
21 au 24 août - Le Snæfels
Le 21 août, nous traversons le Breidafjordur, utilisant le ferry qui relie Brjánslækur à Stykkishólmur où la tente est plantée au camping officiel avec douches chaudes. Stykkishólmur est un joli port où il est agréable de passer une demi-journée. Après une matinée de repos consacrée à quelques courses et à la visite de l'église sous le soleil, départ en vélo sur une très jolie route en direction du petit port de Grundafjordur.
Le port de Stykkisholmur
Camping à Setberg avec une vue magnifique, la tranquillité assurée et les aurores boréales pendant la nuit. Le beau temps se maintient le lendemain avec un vent glacial. Après un ravitaillement à Olafsvik, nous grimpons vers le Snæfels en suivant la piste de Jokulhalls. Dernier camp au pied du Snæfels avant une ultime journée islandaise passée sous le soleil autour du volcan qui inspira Jules Verne pour son «Voyage au centre de la terre».
Le Snaefels
Le dimanche 25 août, dernier jour de vélo pour rejoindre Bu∂ir où le bus venant d'Olafsvik nous conduit à Reykjavik. Emballage des vélos pour le retour, auberge, dîner, bus pour Keflavik et avion pour la France, c'est fini ! La distance totale parcourue en vélo est de 1120km.
Ce tour de l'Islande a été réalisé par Marc Breuil et Béatrice de Voogd du 15 juillet au 29 août 1996.
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